En cas de victoire aux régionales, l’UMP promet de ne pas augmenter la fiscalité régionale pendant six ans. Le PS s’insurge. Selon Benoît Hamon, si la fiscalité des régions a évolué, « c’est exclusivement dû aux décisions de l’Etat ».
Déclaration des revenus (Sipa)
La promesse du secrétaire général de l’UMP Xavier Bertrand de ne pas augmenter les impôts, pendant six ans, dans les régions qui seront éventuellement remportées par l’UMP lors des élections régionales est un « abus de confiance », a rétorqué, lundi 30 novembre, le président du conseil régional de Bourgogne François Patriat (PS).
« Le programme est un peu court et la ficelle un peu grosse : Xavier Bertrand abuse de la confiance des Français, il les croit plus naïfs qu’ils ne sont », affirme le socialiste dans un communiqué.
« C’est le gouvernement qui s’en chargera »
« Cet engagement est facile à prendre, puisque la réforme territoriale de Nicolas Sarkozy va enlever aux régions toute faculté d’augmenter les taux des impôts », poursuit François Patriat. « C’est le gouvernement, étouffé par la dette publique et les déficits, qui s’en chargera », selon lui.
Pour le sénateur de la Côte d’Or, « l’Etat UMP a créé 16 nouvelles taxes en deux ans, soit 4 milliards ponctionnés sur le pouvoir d’achat des ménages. Nul doute que les Français sauront s’en souvenir en mars », assure-t-il.
Un argument « parfaitement démagogique » pour Hamon
Lundi, Benoît Hamon a lui aussi fustigé la « mauvaise foi » de Xavier Bertrand, secrétaire général de l’UMP, qui s’est engagé à ne pas augmenter les impôts si la droite est élue.
Lors du point de presse au siège du PS, le porte-parole du PS a estimé que Xavier Bertrand « avait fait preuve d’une mauvaise foi comme seul » il « est capable dans le paysage politique français ».
« C’est de la démagogie la plus totale, cette affaire d’engagement des présidents de droite de ne pas augmenter les impôts régionaux », a-t-il lancé.
« En cas de réforme des collectivités territoriales, les régions n’auront plus la possibilité de faire évoluer leurs taux. A partir du moment où c’est l’Etat qui décide, les régions ne pouvant pas, c’est assez facile de prendre un engagement comme celui là », a-t-il fait valoir.
Par ailleurs, « c’est en raison des transferts de charges vers les collectivités régionales que la fiscalité a évolué », a souligné Benoît Hamon pour qui, « si la fiscalité a évolué, c’est exclusivement dû aux décisions de l’Etat ».
« Les choix politiques n’avaient d’autre objectif que d’augmenter la fiscalité des régions, faire un argument électoral, « parfaitement démagogique », qui révèle « surtout l’absence totale de projet de l’UMP pour les régions françaises ».
Bertrand promet qu’il n’y aura pas de hausses d’impôt
Dimanche, Xavier Bertrand avait promis que les candidats UMP s’engageraient à ne pas augmenter les impôts pendant six ans dans les régions dont l’UMP prendra éventuellement la tête en mars prochain lors du scrutin régional.
« Dans chacune des régions que nous (l’UMP) gagnerons en mars prochain, nos candidats prendront un engagement clair, un engagement écrit, de ne pas augmenter la fiscalité régionale pendant six ans », avait-il affirmé lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.
Il n’y aura « pas d’augmentation au niveau national, pas d’augmentation au niveau régional, et (pas non plus) au niveau européen », avait résumé Xavier Bertrand.
« Dans nos régions cela ne change pas »
Le secrétaire général de l’UMP avait, au passage, fustigé les « socialistes qui ont fait exploser la fiscalité locale » à la tête des régions et les avait accusés de freiner les réformes ainsi que le plan de relance. « La France est en train de changer en profondeur mais dans nos régions cela ne change pas, parce que les régions socialistes ont voulu s’ériger en contre-pouvoir », avait lancé Xavier Bertrand, estimant que « dans certains cas, (ces régions tenues par des socialistes) ne jouent pas » le jeu du plan de relance.
Interrogé par ailleurs sur la présence du président Nicolas Sarkozy au conseil national de l’UMP samedi, Xavier Bertrand avait déclaré que c’était un gage de « transparence » de la part du président de la République, qui « a un lien très fort » avec sa famille politique. « Je préfère que les choses soient claires, transparentes, qu’il n’y ait pas des réunions discrètes à l’Elysée », avait-il ajouté, en réponse aux critiques du PS.
Xavier Bertrand avait en outre affirmé que l’UMP venait « de dépasser les 240.000 adhérents au mois de novembre », soit « à peu près » autant que « l’an dernier au même moment ».
« Nous allons rendre public le nombre de reçus fiscaux (de réduction d’impôts liée à la cotisation à un parti politique) et ce qui serait bien, ce serait que le Parti socialiste et d’autres fassent exactement la même chose. Ça permettra de savoir exactement qui représente combien d’adhérents », avait-il lancé.