Groupe des élus d’opposition
« Ensemble, Changeons Rueil »
8 juillet 2011
Monsieur le Commissaire Enquêteur
Enquête publique sur la révision du PLU
De la ville de Rueil-Malmaison
Après examen des pièces principales de ce dossier, voici nos observations :
Le développement urbain de la ville :
Nous rappelons que l’ambiance d’une ville est étroitement liée au rapport entre surfaces bâties et surfaces laissées libres, et à la qualité des espaces publics. La densité au sens strict n’est qu’un élément de ce que l’on a coutume d’appeler « densification ». La municipalité a fait le choix de concentrer le développement le long de l’avenue Paul Doumer. La rénovation de l’axe Colmar étant en voie d’achèvement, la plupart des extensions ou créations d’USP se situent sur la RD913, avec l’intention, sans doute, de rénover ses abords. Mais les projets déjà lancés, tels que USP16 – Parc de l’Amitié- et USP15 – Péri/Doumer, laissent nettement entrevoir un développement rectiligne de bâti, transformant l’avenue en un couloir urbain plutôt qu’en mail arboré. Et le Parc de l’Amitié disparaîtra, en quelque sorte, au milieu de son environnement d’immeubles. Par ailleurs, la décroissance des hauteurs vers les cœurs d’îlot est une concession qui n’empêchera nullement l’aspect massif de l’ensemble. A ce sujet, dans un courrier joint aux documents de l’enquête publique, l’Établissement Public Foncier 92 (EPF) signale qu’il faudrait améliorer cette décroissance des hauteurs pour faire une meilleure liaison avec le tissu pavillonnaire avenue Gabriel Péri.
Même densification prévisible sur le Plateau, déjà chargé en habitat collectif. Certes, le terme d’ « éco-quartier » appliqué au futur aménagement des terrains Renault peut paraître rassurant, car il implique une réelle mixité de populations, d’activités économiques et de services, un réseau de circulation douce, des économies d’énergie, et des jardins publics. Il faudra tenir compte des spécificités et de l’histoire du quartier, car c’est le cœur de la démarche « éco-quartier », et bien anticiper la concertation avec la population, pas seulement quand le projet sera déjà conclu entre la municipalité et les promoteurs.
Par ailleurs, rien n’est dit en ce qui concerne le secteur « en attente » des Bulvis : à quoi doit-on s’attendre ?
Il ne faudrait pas axer l’offre de logements sur la seule construction neuve. En partenariat avec les institutions spécialisées, une nouvelle opération de rénovation de l’habitat existant serait très souhaitable.
On observe des améliorations concernant les installations de production d’énergie renouvelable, d’isolation, de construction d’annexes pour les vélos, une diminution des parkings mais pas assez d’ambition pour l’utilisation des nouvelles normes de construction. Par exemple la norme RT 2012 devrait devenir automatique !
Rueil 2000-Extension – Échangeur A 86 :
La multiplication des bureaux dans ce secteur accentue le déséquilibre Logement/Emploi et aggrave les nuisances dans cette zone « ultra saturée », d’autant qu’il ne manque pas de bureaux vacants dans la ville. Il serait plus judicieux de poursuivre leur rénovation et leur adaptation aux besoins actuels et aux nouvelles exigences des normes environnementales.
Le projet de l’Immeuble de Grande Hauteur (IGH) envisagé à l’entrée du pont de Chatou doit être définitivement abandonné. La présentation du projet a eu lieu au cours du Conseil Municipal du 21 octobre 2010, mais ce n’est qu’en voyant la cote Nivellement Général de la France (NGF) que l’on a pu découvrir la hauteur prévue.
Une aberration soulignée par un grand nombre de Rueillois. En effet, on peut lister à ce sujet :
– aucune étude d’impact sérieuse sur l’environnement, sur les détournements de canalisations
– grosse consommation d’énergie pour la construction et l’entretien d’un tel immeuble alors que des milliers de m2 de bureaux sont vides
– proximité de sites classés, d’où une perception visuelle perturbée
– zone inondable : le PLU entre en contradiction avec les prescriptions du Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRI)
– déséquilibre de hauteur : construction isolée qui aggrave le mitage urbain
– concentration de la circulation au pont de Chatou et dans le RER, zones déjà saturées
– destruction d’un espace planté apprécié par les riverains et en plein développement, pour implanter la tour
– absence de conformité avec le Schéma Directeur de la Région Ile de France (SDRIF)
– pas de prévision du budget concernant le déplacement des bretelles d’accès à l’A86 et l’aménagement des nouveaux ronds- points : qui paiera ?
– quelle garantie de stabilité à Rueil de cette entreprise, quand on voit les déménagements fréquents des grandes entreprises
Logement social :
Il est concentré sur quelques secteurs déjà denses. Les quartiers aérés se trouvent protégés de fait vis à vis de la règle des « 30% dans toute construction d’au moins 900 m2 », applicable, dit le texte, « au quasi ensemble des zones urbaines »- est-ce que ce « quasi » vise à épargner certains quartiers ?
Le parc social : en 2011, livraison de 59 logements ; en 2012, 173 sont livrables aux Godardes/rue Thiers, mais environ 70 ont été démolis sur ce secteur. Comment tenir la prévision de 550 logements d’ici 2015 inscrite dans le PLU ? Il reste 3 ans pour réaliser 490 logements ! Pour mémoire, l’USP –Parc de l’Amitié en comptera…19 ou 20. Il manque particulièrement de logements pour les budgets les plus modestes, comme les Prêt Locatif Aidé d’Intégration (PLAI) et les hébergements Passerelle.
L’économie :
Elle est essentiellement consacrée au secteur tertiaire dominant, au détriment d’un encouragement à l’artisanat et d’une réindustrialisation dans des secteurs d’avenir comme le Développement Durable qui pourrait fournir des emplois non délocalisables.
Pourtant il serait possible d’envisager d’installer des entreprises qui ne génèreraient pas de pollutions aériennes et sauraient contrôler les risques de nuisance. Le développement des PME n’est mentionné qu’au travers d’une seule USP (USP6-Lionel Terray). Les autres USP ne concernent que des grandes firmes (Novartis, Sagem…).
Monsieur le Préfet, dans son porter à connaissance du 8 avril 2010, fait remarquer que le SDRIFF souhaite « veiller au renouveau de l’industrie ». Et dans son courrier, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris 92 (CCIP), observe le développement des activités tertiaires et la mutation des sites industriels à Rueil et « souhaite rappeler combien la présence d’activités de production, de maintenance, ou de logistique à proximité de la Défense est essentielle pour le fonctionnement du quartier d’affaires. Ainsi le maintien d’espaces à destination de ces activités sur le territoire nécessite de réserver des emprises et d’initier des politiques d’interventions dans les projets d’aménagement en amont ».
Zone N et PNU , les abords de la Coulée verte :
Que deviendront les grands terrains appartenant à EDF et à la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) ? Car ces Institutions ne manqueront pas de les mettre sur le marché un jour ou l’autre. La protection absolue de la zone N s’étend-elle à ces secteurs sans modification de COS possible ?
Il s’agit d’espaces paysagers et boisés particulièrement protégés pour conserver la continuité de la ceinture verte et de la trame verte urbaine décrite dans le SDRIF.
La demande d’espaces de jardinage est forte ; la charte du Parc Naturel Urbain (PNU) est favorable à cette activité qui pourrait se développer dans ces zones, pour les publics familiaux et scolaires.
Dans son courrier, Monsieur le Préfet attire l’attention sur l’évolution de la zone N en 4 sous secteurs et fait remarquer que la construction d’habitations sur le terrain en Nld, à l’angle de l’avenue du Château de la Malmaison et de la RD 913, rendra difficile l’exigence d’ouverture au public annoncée dans la rédaction du PLU !
Autres remarques :
Le Conseil Général 92 fait la remarque écrite que, dans le PLU, il n’est pas fait référence au Plan de mise en Accessibilité de la Voirie et des Espaces publics (PAVE), ni au Schéma Départemental des Itinéraires de Promenade, et de circulation douce .
Pas encore de Plan de Déplacement Urbain ! Il est simplement à l’état de projet par la Communauté d’Agglomération du Mont-Valérien (CAMV)
Le Bus à Haut Niveau de Service sur la RD 913 et l’élargissement des horaires du 244 sont très attendus !
Pas de Plan Climat Énergie Territorial (PCET) ! A Nanterre il est en place depuis 2005. C’était pourtant l’occasion de montrer l’ambition de la Ville pour gérer le changement climatique et anticiper la transition énergétique !
Bertrand Rocheron – Rodolphe Bas – Martine Jambon – Emanuel Bertrand – Cécile Alavoine – Marc Becquey
Conseillers municipaux du groupe d’opposition « Ensemble, changeons Rueil »