François Hollande était ce lundi à Carmaux sur les terres de Jaurès. Une occasion pour lui de rappeler le message de celui qui a marqué l’histoire de la gauche en France et de redire sa volonté d’être fidèle à ses valeurs.
Député de Carmaux à 3 reprises, j’y ai été très sensible et j’ai retrouvé lors de cette visite et de ce meeting la ferveur de ces femmes et de ces hommes qui attendent avec impatience le changement, en le reliant à l’histoire de la gauche.
Ce n’est donc pas un hasard si François Hollande s’est également référé à François Mitterrand, venu 2 fois à Carmaux * et qui avait dit qu’il fallait « toujours revenir à Jaurès« .Dans son discours, il a rappelé les propos de l’ancien Président de la République, qui décrivait ainsi la pensée de Jaurès:
« Elle est une espérance, mais jamais un système. Parce qu’elle plonge ses racines dans le goût pour la vie, elle en affronte toutes les contradictions. Ce sont les contradictions de la République elle-même : entre ordre et progrès, entre raison et liberté. Jaurès aura tenté, sans jamais se lasser malgré les épreuves, cette difficile synthèse (…) Il a toujours su s’écarter des deux périls opposés qui menacent tout engagement politique : l’excès d’idéalisme et l’excès d’opportunisme ; la tentation de préférer à l’homme une théorie de l’homme ; la tentation de capituler, au nom de la raison, devant les résistances du réel. C’est l’honneur de Jaurès d’avoir conjuré ces périls : d’avoir affirmé qu’il n’y a science, ni progrès hors de la démocratie ; d’avoir tracé la voie entre les dogmatismes qui conduisent à la terreur et les renoncements qui fomentent les servitudes. Puisse cet exemple de courage demeurer vivant dans les mémoires ».
« Elle est une espérance, mais jamais un système. Parce qu’elle plonge ses racines dans le goût pour la vie, elle en affronte toutes les contradictions. Ce sont les contradictions de la République elle-même : entre ordre et progrès, entre raison et liberté. Jaurès aura tenté, sans jamais se lasser malgré les épreuves, cette difficile synthèse (…) Il a toujours su s’écarter des deux périls opposés qui menacent tout engagement politique : l’excès d’idéalisme et l’excès d’opportunisme ; la tentation de préférer à l’homme une théorie de l’homme ; la tentation de capituler, au nom de la raison, devant les résistances du réel. C’est l’honneur de Jaurès d’avoir conjuré ces périls : d’avoir affirmé qu’il n’y a science, ni progrès hors de la démocratie ; d’avoir tracé la voie entre les dogmatismes qui conduisent à la terreur et les renoncements qui fomentent les servitudes. Puisse cet exemple de courage demeurer vivant dans les mémoires ».
Cette référence à Jaurès n’est pas un signe d’une quelconque nostalgie mais l’affirmation d’une volonté d’être fidèle à la pensée d’ un homme exceptionnel qui a marqué l’histoire de la gauche par sa pensée et par son action. Jaurès reste une référence, un inspirateur, dont les valeurs se situent aux antipodes de celles de N. Sarkozy, qui avait pourtant essayé de le récupérer en le citant 32 fois dans son discours de Toulouse le 12 avril 2007…mais qui l’a « oublié » dans son discours de la Concorde il y a quelques jours.
Les défis du monde auxquels Jaurès était confronté s’appelaient : la paix, l’unité de la gauche, la laïcité, la justice, les droits sociaux, les institutions de la République. Un siècle plus tard, les mêmes défis, sous d’autres formes, sont devant nous:
– la lutte contre les inégalités et contre la précarité, que la crise déclenchée par les errements du capitalisme financier a accentuées ;
– les efforts pour faire progresser l’indispensable rassemblement de la gauche;
– le renforcement de la démocratie, affaiblie aujourd’hui par une évolution des institutions vers une sorte de « monarchie républicaine »;
– la défense de la laïcité;
– la recherche de « l’arbitrage international » dans les conflits, pour éviter le fléau de la guerre, qui doit rester notre objectif en matière de politique internationale.
– la recherche de « l’arbitrage international » dans les conflits, pour éviter le fléau de la guerre, qui doit rester notre objectif en matière de politique internationale.
Etre fidèle à Jaurès aujourd’hui, c’est s’inspirer de son exemple dans les combats que doit mener la gauche. C’est ce à quoi François Hollande s’est engagé à Carmaux. Cela est de bon augure, non seulement pour le 22 avril et le 6 mai, mais aussi pour la politique que conduira la gauche quand elle arrivera au pouvoir.