Les méthodes éprouvées ont du bon dans la 7e circonscription. Quand Patrick Ollier, le candidatUMP, mène une énième campagne tout-terrain, Bertrand Rocheron, son rival socialiste, va sonner chez l’habitant. Ainsi, Patrick Ollier, qui a rendu les clés de son ministère le 17 mai, n’a pas manqué l’occasion d’aller chercher des soutiens auprès des Rueillois effectuant leur marché mardi matin.
« Je ne prends pas le tract, mais je suis avec vous », lui promet une jeune maman, les bras chargés de paquets. Le maire sillonne les rues de « son » centre-ville, qu’il a rénové avec l’idée d’y recréer une vie de village. Il remet à chaque passant le dépliant déclinant son programme, présente Eric Berdoati, le député-maire (UMP) de Saint-Cloud qui s’apprête à lui rendre sa place sur les bancs du Palais-Bourbon.
Chez les passants et les commerçants, les encouragements fusent. « Pour qui allez-vous voter? » demande l’élu au boucher en train de caresser une splendide côte de bœuf. « Pour monsieur le maire! » lui répond avec force l’artisan. « Heureusement, sinon je vous supprime l’emplacement », plaisante l’édile. S’il se félicite d’incarner l’union de la droite et du centre, l’ancien ministre des Relations avec le Parlement chemine néanmoins avec un caillou dans l’une de ses chaussures. Deux plutôt : François Jeanmaire, ancien adjoint chargé des sports qui met en avant son appartenance à l’UMP, et Jean-Christophe Pierson, du Parti chrétien-démocrate, ont décidé de se présenter face à lui. « La dissidence, c’est la division et la défaite », peste Patrick Ollier.
La candidature de François Jeanmaire qui, à 59 ans, veut incarner la modernité et le renouveau de la classe politique, irrite Patrick Ollier, 67 ans. « Je vous ai vue discuter avec Jeanmaire samedi dernier, s’enquiert-il auprès d’une retraitée. Que vous a-t-il dit? » Malgré ces contrariétés, le compagnon de Michèle Alliot-Marie semble disposer d’une marge suffisante pour reconquérir son siège de député.
Mais la gauche ne part pas battue pour autant. A l’image du socialiste Bertrand Rocheron, soutenu par Europe Ecologie- es Verts. « Nous ne fermons pas la porte à une bonne surprise, se prend à rêver le conseiller municipal rueillois d’opposition. Nous progressons à chaque scrutin. Le rapport de force devient plus équilibré. » Le tout juste quadragénaire, qui travaille dans le secteur social, insiste sur la nécessité d’offrir une majorité au nouveau président de la République. « Nous menons nos opérations de porte-à-porte tous les jours à Rueil, Saint-Cloud et Garches, explique-t-il. Nous insistons sur le fait que les législatives restent une élection nationale. »
Les militants PS ciblent particulièrement les quartiers populaires. « Les gens y votent moins, justifie Bertrand Rocheron. Nous y allons également par conviction, pour éviter que ces populations se désintéressent de la politique. » La personnalité du nouveau chef de l’Etat aide les socialistes à faire passer leur message. « Il a une image sérieuse, rigoureuse sur les aspects budgétaires, assure Bertrand Rocheron. On sent une attente de la part des électeurs centristes que le style de Nicolas Sarkozy a heurtés. »
La grande inconnue reste le taux de participation. Les candidats pressent donc leurs interlocuteurs de se rendre aux urnes dès le premier tour.
Source Le Parisien