Alors que la France est désormais engagée au Mali contre les groupes terroristes, la droite, pour se démarquer du gouvernement, critique l’absence de participation des autres pays et dénonce « l’absence de stratégie « du Président. C’est inacceptable.
La France a décidé d’intervenir au Mali le vendredi 11 janvier car il était clair que sans cette intervention la capitale Bamako aurait été prise par les groupes islamiques dans les heures qui suivaient. Fallait-il attendre que les autres pays européens se joignent à nous pour cette intervention ? C’était à l’évidence permettre aux rebelles de prendre le contrôle total d’un pays de 1,2 millions de km2 (plus de deux fois la France) et de 16 millions d’habitants. Ce pays est un pays démocratique et c’est le Président du Mali qui a demandé l’aide française. Enfin 6000 français résident au Mail et auraient été autant d’otages en cas de contrôle du pays par les groupes terroristes.
La situation au Mali s’est détériorée depuis un an. Des militaires ont fait un coup d’état à Bamako il y a 10 mois avant de rendre le pouvoir aux civils. C’est à ce moment que trois groupes rebelles – Ansar Dine, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) – ont pris le contrôle d’une vaste partie du pays. Ces groupes ont ensuite enrôlé plusieurs centaines d’enfants dans leurs forces, perpétré des exécutions, des flagellations et au moins huit amputations en guise de châtiment, et ont détruit systématiquement de nombreux sites religieux d’une grande importance culturelle et religieuse.
La communauté internationale, au premier rang desquels l’ONU et la CEDEAO (Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest) ont condamné bien entendu ces faits et recommandé une reprise du contrôle du pays par les troupes maliennes soutenues par des contingents de troupes venant des différents pays d’Afrique de l’Ouest. La lenteur de la mise en œuvre de ces troupes a rendu nécessaire l’intervention française
Ne nous le cachons pas, les risques de cette intervention sont grands :
– La France se retrouve en première ligne et nombreux seront ceux qui crieront au retour au colonialisme
– La reconquête du nord du Mali sera – si elle peut se faire – longue et difficile, même avec l’appui des troupes africaines, longues à mobiliser
– Les risques d’’enlisement sont importants. Le Mali n’est ni l’Irak, ni à fortiori l’Afghanistan, mais le pays est immense et les pays voisins : Algérie, Niger, Tchad sont eux aussi très vastes, les frontières sont plus que perméables et le territoire est difficile à contrôler
– Les rebelles maliens comprennent des islamistes mais également des mouvements Touaregs qui réclament une autonomie par rapport au pouvoir central. Il ne faudrait pas que la reconquête se traduise par des exactions contre les populations touaregs
Il est souhaitable que la France puisse se retirer au plus vite – militairement – du Mali, laissant aux troupes africaines le soin de rétablir l’ordre.
Mais il était impossible de ne pas intervenir.