Par Jean Pierre FAVENNEC
Ayant intitulé ma dernière chronique, écrite en Juin, Renouveau, j’ai souhaité en conserver l’esprit.
En cette rentrée, et quelle que soit la vigueur des attaques de nos adversaires, le mécontentement d’une bonne partie de la population, les tensions internes au gouvernement, je constate avec plaisir que le « Hollande bashing » de l’automne dernier semble passé. Il est à peu près reconnu que le gouvernement travaille sérieusement, que le premier ministre est bien le chef du gouvernement et que le Président préside.
On ne peut cependant oublier que la popularité du Président est tombée à un niveau historiquement faible. A cela sans doute au moins deux raisons : l’augmentation des impôts et la crise syrienne.
L’augmentation des impôts est sensible. Elle est sans doute nécessaire et la répartition de l’augmentation a été soigneusement étudiée pour ne pas peser exagérément sur les moins favorisés. Il ne me paraît pas choquant de faire payer des impôts – très limités – à des personnes aux revenus modestes – de l’ordre du SMIG pour une personne. Mais le problème essentiel est dans la communication autour du budget. Au lieu de parler de « ras le bol fiscal » nos ministres et nos élus (qui en utilisant ces termes se tirent une balle dans le pied) devraient bien davantage expliquer à quoi servent les impôts, à quel point les services (école, santé, défense, sécurité) et les infrastructures (routes, trains, ports…) dont nous disposons sont le fruit de nos impôts. Il n’y a pas de limite absolue aux impôts – il faut bien sûr éviter qu’ils ne deviennent excessifs –, il faut s’assurer de leur bon emploi.
La situation en Syrie est critique. Plusieurs centaines de milliers de morts, des millions de réfugiés. Si au départ la révolte contre Bachar El Assad était le fait de mouvements connus, dont l’éventuelle accession au pouvoir était souhaitable et acceptable, l’intrusion d’islamistes extrémistes dans le conflit perturbe totalement la situation.
La menace de frappes après les attaques à l’arme chimique vers le 20 Août, attaques très vraisemblablement menées par l’entourage d’Assad, étaient légitimes. Encore fallait il qu’elles bénéficient de la bénédiction de l’ONU. Or on sait que Russie et Chine, entre autres sans doute par crainte d’être un jour confrontées à une situation similaire, refusent toute action contre la Syrie. Les menaces américaines et françaises ont été mal perçues par les opinions des deux pays. Pour la France, la Syrie n’est pas le Mali. La situation au Mali était claire et simple, alors que nul ne sait quel est l’avenir de la Syrie et quelles seront les conséquences de cette évolution sur le Liban, Israël, l’Iran pour ne citer que les principaux protagonistes.
Quelques mots pour terminer sur la situation en Europe. L’élection d’Angela Merkel était complètement attendue. Cette élection permet d’espérer une position plus souple de l’Allemagne sur les questions budgétaire. Un début de reprise se manifeste en Europe, y compris en Grèce et en Espagne, pays les plus touchés par la crise. Il faut accompagner cette reprise et éviter de la freiner par des mesures budgétaires coercitive.