Ce mercredi 19 novembre a été pour notre section de Rueil une soirée consacrée au budget 2015 au service d’une politique de gauche, sujet d’actualité avec Karine Berger, députée PS des Hautes Alpes, membre de la Commission des Finances et secrétaire nationale chargée du pôle économie, fiscalité et comptes publics du PS.
En introduction, elle a bien insisté sur le fait que la politique du gouvernement ne se résume pas aux questions financières et que les politiques de l’offre et la demande ne mobilisent pas les foules. Après un rapide rappel de la situation économique catastrophique laissée par la droite en 2012, elle a montré la nécessité pour le gouvernement de prendre en urgence, dès 2012 puis en 2013, des mesures fiscales vigoureuses en veillant à les rendre le plus juste possible. A titre personnel, elle a été surprise de la violence des débats à l’Assemblée Nationale sur de nombreux sujets comme la taxation des dividendes et plus récemment la modulation des prestations familiales. Enfin la lutte efficace menée par les lobbies comme les «geonspi comprenez pigeons » reste inexpliquable !
Puis elle a repris les axes principaux de ce budget 2015 qui vise à rendre plus compétitives nos entreprises avec le CICE, une somme de 20 mds d’euros. Les « frondeurs » auraient souhaité une modulation en réservant ce dispositif aux petites entreprises. Elle revient sur un sujet d’actualité sur le crédit d’impôt recherche qui explose à plus de 5 mds et qui profite essentiellement aux grandes entreprises.
Enfin elle reprend la volonté du gouvernement de réduire le déficit public et souligne combien l’effort de 21 mds d’euros de baisse de charges est exceptionnel et pour elle allez au-delà pourrait nous faire basculer vers la déflation. ! Et pourtant cette baisse n’est pas encore suffisante aux yeux de Bruxelles qui demande plus. Reviennent alors les questions de la souveraineté budgétaire française en opposition avec les accords signés sur la règle d’or (imposés par l’Allemagne ?), questions largement débattues lors des dernières élections européennes ! . Pour certains participants dans la salle, ces conflits avec Bruxelles minent la construction de l’Europe.
Dans la dernière partie de la soirée, Karine Berger a présenté les grandes lignes de son courant « Convergence socialiste » reprises dans un livre « Contre la mort de la Gauche ». L’enjeu est pour 2017 de répondre au FN et à la droite qui pourrait conduire à la privatisation d’une partie de la Sécurité sociale. Elle présentera, avec ses cosignataires, une motion au prochain congrès visant à reconstruire l’unité du parti et elle écarte la tentation de donner un poids plus important à la gauche de la gauche comme au centre identifié par Bayrou. Les principales propositions portent sur la suppression du premier ministre, une assemblée réduite à 400 députés, la limitaion du cumul des mandats dans le temps, l’affiliation automatique à un syndicat.
En conclusion, une soirée très riche pour tous les participants la simplicité de Karine Berger qui nous a fait partager avec une succession d’anecdotes l’intense lutte politique en cours.