L’écoquartier de l’Arsenal est le grand chantier de la mandature de l’équipe de Patrick Ollier. C’est là sa réponse à un double mouvement de fond : Rueil attire de nouvelles populations et l’Etat pousse à accroître la production de logements. Nous, élus socialistes, ne sommes pas par principe contre ce projet, mais considérons que plusieurs de ses composantes vont à l’encontre des intérêts des Rueillois, et parfois, du simple bon sens.
La politique urbanistique de la majorité municipale vise à maximiser les surfaces pavillonnaires de Rueil, or les classes sociales les moins aisées ont difficilement accès à l’habitat pavillonnaire. Elles se concentrent alors dans une partie minoritaire de la ville, qui devient trop densément construite et insuffisamment mixte au plan social. Nous, socialistes, nous opposons à cette séparation entre les deux Rueil, le pavillonnaire et le surdensifié.
Une dispersion excessive des habitants complique leur accès aux services publics et privés, en particulier de transport (bus…). En effet, il y a dans les grandes zones pavillonnaires insuffisamment de personnes pour justifier la desserte d’une rue, voire d’un quartier, ce qui favorise le tout-voiture et ses conséquences néfastes en termes de développement durable.
Le projet d’écoquartier s’appuie largement sur la future gare de métro Rueil/Suresnes Mont-Valérien. Cette gare est prévue « officiellement » en 2025. La décision de vendre des logements trop tôt compliquera les déplacements, d’autant que la topographie du quartier ne permet pas d’y développer une offre efficace de bus. Des embouteillages incommensurables y sont déjà prévisibles.
Tout au long de 2017, nous n’avons eu de cesse de nous opposer aux erreurs stratégiques de l’écorquatier alors même que nous ne sommes pas contre le projet dans son principe.
La question du réseau de chaleur illustre ces erreurs de gestion et les incohérences de la majorité.
Le plus préoccupant est sans doute que cet écoquartier, bien mal maîtrisé, fait courir un grand danger aux finances de notre Ville en des temps où nous ne pouvons plus nous permettre de vivre au-dessus de nos moyens.