Intervention de Roland Toulouse en conseil municipal, en réaction à la présentation du rapport d’orientation budgétaire pour 2018.
« Vous nous dites présenter un budget équilibré sans recours à une hausse de la fiscalité et ouvrant le début d’un nouveau cycle. Un cycle au cours duquel la ville va devoir réaliser d’importantes économies afin de conserver un niveau minimal d’investissement pour l’entretien du patrimoine et pour financer les équipements de l’écoquartier en ayant recours le moins possible à l’emprunt.
Nous ne partageons pas votre optimisme, car contrairement à ce que vous dites vous n’engagez pas une véritable politique d’économies.
Tout d’abord, quand vous dites augmenter les tarifs des services en 2018 de l’ordre de 1 à 2%, il est bien évident que le taux d’effort de la commune d’environ 70% selon les services est encore trop important. Ce sont des augmentations des tarifs plus importantes et modulées selon les services et les revenus de nos concitoyens qui devraient être retenues. Si ces augmentations avaient été mises en place sur les années précédentes, l’effort supplémentaire demandé aux Rueillois serait aisé à faire comprendre aujourd’hui.
Nous restons toujours en attente d’une véritable mutualisation des offres des centres culturels et des RAIQ, un audit devrait être mené afin de peut-être supprimer certaines prestations coûteuses ne concernant qu’un nombre très limité de bénéficiaires. De même, ne faudrait-il pas regarder du côté du conservatoire régional dont le coût est supérieur à 5,2 millions d’euros. Sans remettre en cause son existence des économies ne seraient-elles pas possibles?
Enfin, nous pensons aussi qu’il ne serait pas inutile de reconsidérer les aides à certaines associations ou en tout cas de les minorer tout en maintenant celles à caractère social.
Nous devons être conscients que nous vivons au-dessus de nos moyens.
Mais des économies devraient aussi et peut-être surtout concerner les infrastructures de l’écoquartier.
En effet, faut-il vraiment dépenser 47 millions d’euros pour le complexe sportif? Des installations moins coûteuses bien que répondant aux besoins des Rueillois ne pourraient-elles pas être envisagées? On pourrait aussi évoquer cet étrange réseau de chaleur alimenté… au gaz. Des ambitions raisonnables ou plus rationnelles permettraient de dégager une partie des moyens nécessaires à l’amélioration de la voirie des autres quartiers qui montre des signes inquiétants de dégradation.
Jusqu’à présent, nous avons dû faire appel fortement à l’emprunt, ce qui nous amènera à fin 2018 à une dette de plus de 180 millions d’euros, soit 2 250 euros par habitant. Fin 2019 cette dette sera certainement d’au moins 200 millions d’euros, soit au moins 2 500 euros par habitant. Et ce malgré la cession de biens patrimoniaux… je rappelle ici ma demande lors de la dernière commission des finances de connaître l’état du patrimoine et une estimation de sa valeur.
Vous nous dites vouloir ouvrir un cercle vertueux permettant de désendetter la ville, nous pensons que vos orientations budgétaires ne le permettront pas dans les prochaines années. C’est bien là notre inquiétude.