Nous en parlions régulièrement, et le maire démentait tout aussi régulièrement. Mais c’est OFFICIEL : la ligne 15 Ouest du métro Grand Paris est à présent programmée pour 2030. Et non 2025 comme ne cessait de l’affirmer Patrick Ollier. Contre toute vraisemblance pour quiconque se donnait la peine de s’intéresser au projet. Même 2030 constitue un horizon ambitieux, mais il est peut-être tenable; nul doute que nous aurons à en reparler.
Voyons les premières conséquences de cette officialisation du retard de la gare. Nos pensées vont d’abord aux habitants du Plateau qui vont attendre cinq ans de plus. Avec une mention spéciale pour les néo-Rueillois, premiers acquéreurs des logements commercialisés dans l’écoquartier. Ils auront été victimes de discours légers (un euphémisme) des promoteurs, qui n’ont pas vu ou voulu voir que la date de 2025 était depuis longtemps intenable. Et, bien sûr, de la communication tout aussi légère de la Ville.
Nos pensées vont ensuite à tous les autres Rueillois, car cela nous impacte tous. La mairie avait prévu de financer des équipements publics ambitieux (et coûteux) en escomptant que les impôts des nouveaux arrivants compensent ensuite ces dépenses. Mais, la gare étant retardée, les habitants vont vont arriver moins vite, et les dépenses ne seront pas compensées. Ou a minima bien plus tard. Une solution serait d’étaler les équipements publics, mais il est difficile de construire une école ou une piscine en deux temps. Aïe, nos impôts ! Ou notre dette, ce qui au fond revient au même.
Le retard de la gare pourrait favoriser un minimum d’ambition architecturale dans l’écoquartier. La majorité municipale parle volontiers d’y construire du ‘neuf’ et du ‘moderne’ sur l’ancien bâti dégradé. Ce qu’on observe dans les faits, c’est une architecture obsolète, à base de façades rectilignes (même les balcons sont alignés) et un retrait uniforme sur la voirie. C’est peu dire qu’on n’y observe aucune innovation architecturale. Pourtant l’écoquartier fournissait une belle occasion de nouvelles formes, même à partir de modèles du passé. On aurait aimé un peu d’audace. Ainsi des façades décalées et des hauteurs variées dans le même bâtiment, une galerie couverte en verre, courant tout autour de la place centrale. Pourquoi tout cela est-il aussi timide? C’en est même triste.