Sur le nouveau quartier de l’Arsenal, la Ville a décidé d’abaisser le pourcentage de logements sociaux de 30 à 25% et de favoriser, à la place, le PLI, logement intermédiaire destiné aux ménages situés un peu au-dessus du seuil d’accès au parc social. Il s’agit aussi d’encourager l’accession sociale à la propriété, c’est-à-dire la vente de logements sociaux aux occupants qui ont les moyens de faire cette acquisition, à l’aide du PTZ (prêt à taux zéro) par exemple.
S’il est sans doute judicieux d’élargir la gamme des catégories de logements, il est fort regrettable que cela se fasse au détriment du PLUS et du PLAI, dont les loyers sont les plus abordables (de 4 à 8 euros/m2), cependant malheureusement assortis de charges relativement élevées. Or, la grande majorité des logements sociaux dans les constructions récentes ou neuves est classée en PLS (environ 14 euros/m2), voire même en PLI, qui, du reste, n’entre pas dans la définition stricte de « logement social ». Au total, la ville se densifie en logements privés beaucoup plus vite qu’en logements sociaux, si bien que le seuil requis de « 25% social » peine à être atteint.
Dans le cadre de la mixité exigée par la loi, il faut trouver d’autres sources de renouvellement du parc social : par exemple, revoir les règles de conversion de bureaux en logements afin qu’elles profitent véritablement à l’augmentation du parc, utiliser des opérations de rénovation de l’ancien pour disposer d’appartements à loyers modérés, soutenir les associations qui aident des personnes en grande difficultés à se loger.
Le problème de l’attribution : les familles aux ressources précaires sont les plus pénalisées du fait de leur insuffisante solvabilité. Paradoxalement, un certain nombre d’entre elles sont contraintes de se tourner vers le parc privé, avec des loyers pesant lourdement sur leur budget, et donc avec le risque de surendettement. Dans le cadre du DALO, un diagnostic social est effectué, mais après ? Il est essentiel que l’accompagnement perdure dans le temps afin d’éviter les risques de dégradation de la situation, donc des moyens humains renforcés.