Martine Jambon, conseillère municipale
Un nombre croissant de jeunes en rupture, rejetés par les structures familiales et sans emploi se retrouvent à la rue. Repérés par des services d’Educateurs spécialisés sous l’égide du Département, ils sont suivis dans le cadre de leur parcours de réinsertion sociale, ce qui suppose, entre autres, de leur trouver un hébergement. Le bouleversement lié à la réorganisation du Pôle Solidarité a un impact sur la question de l’hébergement, car l’accompagnement est fortement déstabilisé par cette réorganisation. De plus, l’offre d’accueil correspond de moins en moins aux besoins du public concerné.
Faute de places en foyer ou en hébergement d’urgence adapté, l’ASE (aide sociale à l’enfance) a recours à des prestataires hôteliers- 600 jeunes concernés en février 2020. Et l’afflux croissant de ces jeunes a amené les services à augmenter le recours à cette solution. L’hébergement hôtelier est principalement assuré par une plateforme de réservation ou par le recours à des hôtels dits « sociaux ». Or il s’avère d’une part, que ce mode d’hébergement se révèle plutôt onéreux et d’autre part, qu’il est très insatisfaisant, compte tenu des conditions d’accueil de médiocre qualité voire carrément inacceptables (état très dégradé) d’un certain nombre de ces établissements. De plus, le contrôle départemental, mal outillé, ne peut pleinement s’exercer sur ces structures. Récemment, le contexte dramatique lié au meurtre d’un jeune au sein d’un hôtel de Suresnes a mis en lumière les problématiques associées à ce type d’hébergement. Enfin il est reconnu que l’accueil en hôtel est le moins propice à la réussite du parcours des jeunes, en particulier du fait qu’ils n’y bénéficient pas d’un encadrement suffisant.
Une mobilisation urgente permettra de mettre en œuvre des solutions alternatives.
- Elargir la palette des réponses possibles grâce à des solutions dans le cadre collectif coordonnant les interventions d’acteurs concernés comme l’Education Nationale, les secteurs associatif et hospitalier.
- Développer les conventions entre Département et hôteliers dans le cadre d’un appel d’offre interdépartemental permettant de sélectionner des structures habilitées à recevoir des jeunes.
- Mettre à disposition de l’ASE un nombre de places conséquent dans des structures existantes, comme le foyer de la rue Trumeau à Rueil.
- Créer des lieux d’hébergement adaptés : un espace réservé à ce type de logement pourrait tout-à-fait trouver sa place dans le quartier de l’Arsenal à Rueil.
- Prévoir des structures pérennes d’hébergement d’urgence, éventuellement en lien avec le milieu associatif sur le modèle de l’Hiver Solidaire à Rueil.
Assurer dans tous les cas un suivi éducatif soutenu par des travailleurs sociaux spécialisés. L’hébergement adapté peut contribuer à la réussite du projet du jeune.
L’hébergement constitue une des multiples problématiques de l’insertion sociale de ce public, et non des moindres. Il doit faire partie des priorités de la politique départementale.